- TARA
- TARATARATeamhair , en irlandais, est un terme générique qui désigne un lieu élevé où se tient une assemblée. Il y a ainsi en Irlande plusieurs Teamhair, ou Tara, forme courante officialisée comme nom de lieu. L’un d’eux, Tara des rois, à une trentaine de kilomètres au nord de Dublin, a été et reste un des hauts lieux d’Irlande. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une colline de 130 mètres à peine, mais du sommet de laquelle l’œil embrasse toute la région alentour. Quelques restes subsistent cependant de sa gloire ancienne.Depuis l’âge de bronze, ce fut là que se trouvait la résidence des rois de Meath (c’est-à-dire «du milieu»), l’un des cinq royaumes qui se partageaient l’île. Ces rois y résidèrent jusqu’au IIIe siècle, mais pendant plusieurs siècles encore Tara continua de jouer un grand rôle dans la vie du pays. En 780, un concile se tint sur la colline. Mais la fin de Tara était proche. En fait, c’est le déclin du paganisme qui provoqua celui de Tara, lieu que l’un des biographes de saint Patrick (qui se rendit à Tara en 433) décrit comme «le siège principal de l’idolâtrie et du druidisme d’Érin». Armagh, siège épiscopal, devait vaincre Tara. Le plus connu des rois de Tara est Cormac mac Airt (IIIe s.).Les restes qui subsistent peuvent être identifiés grâce à un traité médiéval, le Dinnshenchas , qui donne des renseignements sur Tara et particulièrement sur sa salle de banquet (Teach Miodhehuarta), dont le tracé demeure. La pierre royale sacrée, ou Lia Fail, qui a six pieds de hauteur, est toujours là, mais son emplacement a été un peu modifié. La légende disait qu’elle diminuait de taille lorsque y était installé le vrai monarque de l’Irlande entière.Le site retrouva son importance le 15 août 1843: Daniel O’Connell, idole des nationalistes irlandais, véritable «souverain sans couronne» de l’île, choisit la colline pour y tenir un gigantesque meeting de 250 000 personnes et y exiger la révocation (Repeal ) de l’Union de 1800 avec la Grande-Bretagne. La répression ultérieure fit de ce meeting le point culminant d’une énorme pression pacifique sur les dirigeants britanniques et le «discours de Tara» est demeuré l’un des grands moments de l’histoire contemporaine irlandaise.• 1881; mot d'une langue africaine♦ En Afrique noire, Lit bas fait de fibres végétales. Le spahi « s'étendit sur un tara, sorte de sofa en lattes légères » (Loti).taran. m. (Afr. subsah.) En Afrique occid., lit rustique fait de tiges de graminées assemblées.târa [taʀa] n. m.ÉTYM. 1881, Loti; mot d'une langue africaine.❖♦ Franç. d'Afrique. En Afrique noire, Lit bas fait de fibres végétales assemblées.1 Mor Lame était étendu sur son târa, son lit de branches et de fibres d'écorces.Birago Diop, les Nouveaux Contes d'Amadou Koumba, in Pages africaines, t. I, p. 30.2 Après les prières, on éteignit et on se coucha. Mais malheureusement le tara grinçait. Avez-vous déjà couché sur un tara ? Il grince, geint comme si vous rouliez dans les feuilles mortes d'un sous-bois en plein harmattan.Ahmadou Kourouma, les Soleils des indépendances, p. 158.
Encyclopédie Universelle. 2012.